Balalaïka – On est privé même de notre vie privée, madame ! On est dans un régime Goulag. Pas moyen d’aspirer à la dignité, à l’amour, de chanter « L’hymne à la joie ».
Abou Abou – Ici, on nous apprend à respirer façon petit chien. Ici, on prépare les dépressifs et les criminels de demain, madame, l’homme sans voix, amorphe, apathique, l’homme diminué. La prison se barbarise ! (Il montre Plouf) Aucun sourire de sa part. Il se comporte en dictateur. DÉMISSION ! Qu’il nous présente sa DÉMISSION ! Il est devenu insupportable.
Plouf – Non, mais il n’y a rien dans vos têtes ou quoi ? Je me plais ici ! Arrêtez de tout exagérer ! Oui, le monde est peuplé de crétins toxiques, mais l’idiotie ne passera pas…
Balalaïka – « Guantalbano » n’est pas du tout une prison de luxe. La soupe n’est pas bonne du tout. Ici, on nous apprend à maltraiter nos frères gardiens, madame ! C’est terrible !
Description
Différents personnages sont impliqués dans un sombre trafic de squelettes au fin fond de montagnes reculées : un prêtre orthodoxe converti à l’islam et son épouse, un agent des services de renseignement, un directeur de prison et sa petite amie infirmière, une euro-parlementaire et un diplomate. Au travers de ses personnages, l’auteur, Bashkim Trenova, ancien dignitaire de l’Albanie communiste, puis diplomate de la nouvelle Albanie démocratique, nous entraîne dans un monde mélangeant histoire et présent, réel et absurde. Derrière son masque de comédie, Vive les morts ! nous invite à une réflexion philosophique et politique tonifiante.