À partir du lendemain, le soleil est devenu payant. Comme le parking. On a mis des appareils partout. Dans les rues, sur les places, dans les prés, sur les plages et même sur les îles désertes au cas où il y aurait des naufragés. Si on veut aller au soleil, on paye, on prend un ticket, on le met sur soi, bien visible. Et dès que le temps est fini, on doit se remettre à l’ombre.
La vie est devenue compliquée. Les gens n’osent plus sortir à tout bout de champ.
- Maurice, viens sur la terrasse prendre le soleil !
- Quel «prendre le soleil» ? On prend plus, mon ami, il faut payer maintenant ! Hier j’ai pris deux heures de soleil, cela m’a coûté les yeux de la tête, je ne peux pas me payer le soleil tous les jours.
Dans la rue les gens marchent à l’ombre en rasant les murs, comptent leur argent avant de traverser les places ensoleillées.
Description
Un Américain très riche décide d’acheter la lune ; il l’exploite et devient plus riche encore. Un Russe encore plus riche que lui décide alors d’acheter le soleil, encore plus cher que la lune ; il l’exploite et devenir plus riche encore. Mais à présent le soleil n’est plus libre ni gratuit… et rapidement l’humanité se trouve mise en péril. Il devient nécessaire de racheter le soleil à l’homme le plus riche du monde, en l’échangeant contre quelque chose qui coûterait plus cher encore. Mais quelle est la chose la plus chère du monde, qui serait plus chère encore que la lune et le soleil…?
Un conte philosophique, humaniste et pacifiste pour tous les enfants de 5 à 105 ans.
Précédé de deux anecdotes philosophiques de Nasreddine.
44 p., vergé blanc