Jérémie 2. Ça fait toujours un peu peur la première fois. La première fois c’était pas ici. C’était dans le troquet habituel. Rue Dalayrac. (…) Comme en Irak. Le même zinzin dans ma tête. Et soudain dans la glace, il y en avait un autre. Putain ! j’ai dit. Il avait la bouche grande ouverte. Sans un cri qui sort. Grande ouverte comme ça. (…) J’ai dit : Putain, faut pas qu’i m’attrape. J’ai couru jusqu’au carrefour des Rigollots, obliqué direct sur le bois de Vincennes. Après j’ai mis les mains dans mes poches. Et j’ai marché jusqu’au cimetière du Père Lachaise, histoire de parler à quelqu’un. Au début ça fait toujours un peu peur. Après on s’habitue…
Description
Deux personnages pour un seul être. Deux voix intérieures. Deux cris déchirant la nuit de la chambre d’hôpital. Deux rires aussi. Souvenirs et derniers combats d’un funambule déambulateur sur son fil multiple et géographique, tiré entre le Père Lachaise et la gare de l’Est de sa mère, entre Bagdad et Paris, la Seine et le Tigre, le marché d’Al A’Zamiyah et les Buttes Chaumont, entre l’infirmière et le marronnier de l’hôpital, entre les morts et les vivants… Entre complicité et rivalité, Jérémie soliloque ou dialogue. Jusqu’à sa réconciliation ?