Lorsqu’au bout d’un moment elle tourne vers lui son regard, il lui semble qu’elle l’a perdu, perdu cet homme, encore une fois.
Lui, si sobre en paroles.
Reparti dans ses pensées, totalement absorbé par la nature, à ne plus faire qu’un avec les éléments.
Tel un fossile.
Dans un état d’observation qui ne l’appelle pas, elle.
D’ailleurs, elle sent très bien qu’à cet instant il ne fait plus grand cas de sa personne, qu’il est comme seul là-haut, pareil à un phare en bordure de côte, surveillant le grand large, guidant les bateaux.
N’a plus d’attention envers elle, aucune.
Juste cette présence à ses côtés, cette présence absente, si bien…
Si bien qu’elle finit par faire comme lui.
Regarde le large.
Infiniment.
Description
L’auteure de @coro.narration et de Quelque part dans ce monde déploie dans ce premier roman une analyse de la relation amoureuse tout en subtilité et pudeur, fidèle à ses précédents ouvrages, selon un canevas réglé au millimètre. Un texte empli de silence et de regards muets, d’une élégance sobre, dépouillée, prenant place dans une nature omniprésente, muette elle aussi comme pour ralentir le monde. J’écrirai le printemps scrute le mystère des êtres à travers la dentelle de leur ombre chinoise.