Laissée seule avec Lina, j’admire son beau visage. Découvert, le sien. J’ai cette chance-là, elle est immense, que les petits ne portent pas de masques.
Le visage de Lina est une respiration pour moi.
Pour nous tous.
Dans ce monde, seuls les enfants ont des visages.
Je lui souris. Je m’attends à ce qu'elle éprouve une certaine crainte, qu’il y ait des larmes, voire qu’elle attrape mon masque pour essayer de l’arracher. Rien de tout ça. Au contraire, Lina ouvre ses grands yeux verts comme si elle voulait profiter de chaque minute. Dans la douceur de cet instant, je me mets à lui parler, je lui demande si elle va bien. Elle m’écoute attentivement alors que je m'éloigne de l’entrée en direction de la pièce principale.
Si petite dans mes bras, que ressent-elle ?
Après @coro.narration, son premier recueil de nouvelles illustrant la vie des gens en temps de confinement, Isabelle Augereau nous en offre ici un deuxième volet. À travers ces dix-huit textes, nous retrouvons certains des personnages déjà présents dans le premier volume et en découvrons de nouveaux, sous une plume toujours aussi subtile, sensible et pudique.
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