...sur la plage quasi déserte, près d’une baraque de pêcheur et de vieilles nasses rouillées, sous des lampions multicolores, un vieux manège de licornes, pieuvres et dragons égrène des flonflons de La Strada, la chanson favorite de Gelsomina, pour une bande de gosses radieuse. Une oblongue barque noire se balance près des brisants. Après l’alignement des chaloupes, lamparos et paranzelles, sur le lungomare, à l’entrée d’un jardin, une jeune fille fredonne une barcarolle vénitienne disant la fragilité de la cruche d’argile, l’éphémère d’un vol d’oiseau et de toutes choses en ce bas monde. À ses pieds, comme une racine, un jeune homme l’écoute. Intime fête galante, perle de félicité… Je me laisse bercer dans cette nostalgie, sans penser que c’est encore du bonheur…
Description
Bella Italia, amate sponde ! Jean Rocchi a aimé voir et revoir l’Italie, si étourdissante de beautés après l’explosion de la Renaissance. Musardant un livre d’Elie Faure en main, ou furetant sur les traces de Giordano Bruno, le chevalier de l’infinité, il en est tombé amoureux. De Venise à Taranto en passant par Rome, Naples et Palerme, il observe la vie du petit peuple, ses séductions, sa théâtralité… et restitue, comme le ferait un pinceau impressionniste, luisances et senteurs des rivages bien aimés.