Manon Basille, Insulaire, texte de scène
Je suis le poids de mes souvenirs, je suis le roman inachevé de ma courte vie.
Une femme, jeune femme tributaire de ses marées intérieures. Femme lunaire. Toutes les influences, toutes – ça lui passe dans la peau, dans le cœur, dans la gorge – ça lui passe dessus, lui passe dedans. Il faut bien les dire, quelque part, ces accidents.
Entre mythes et réalités, violences quotidiennes, desiderata, et espoirs éphémères, elle parle, elle confie, elle se tait, elle dit comme Marguerite qu’écrire, c’est hurler sans bruit. La solitude fait résonner toutes sortes de choses.
Entre les pages, en filigrane, on peut voir l’île si l’on est attentif.
Tous, cernés par l’eau, tous, sur un morceau de terre à la dérive – Elle, femme lacunaire, femme insulaire.