Christophe Chomant Editeur, Boutique en ligne

« Nous sommes le 13 novembre 2015, c’est le début de la soirée. Je regarde une émission sur Henri Salvador et mon mari est parti à son entraînement sportif. Je m’endors devant la télévision comme souvent le vendredi soir. Au moment où je me réveille, j’entends un extrait d’une des chansons d’Henri Salvador : «…une chanson douce que me chantait ma maman… ». Et puis l’émission sur Henri Salvador se termine ou est écourtée, je ne me souviens plus vraiment, et France 3 commence à parler de fusillades dans Paris, des terroristes se sont fait exploser autour du stade de France à Saint Denis, d’autres tirent sur des gens tranquillement installés à la terrasse de différents cafés dans le 11ème arrondissement de Paris. Marie habite cet arrondissement. J’appelle Marie sur son portable. Elle ne répond pas. Je lui laisse un SMS : « Marie fais attention, il paraît qu’il y a des attentats, dix-huit morts annoncés par les médias… ». Je sais que ce soir-là, elle assiste à un concert mais je ne sais pas où exactement, dans quelle salle. Les informations, de plus en plus alarmantes, terribles, annoncent que le Bataclan a été lui aussi pris pour cible et que des détonations ont été entendues à l’intérieur de la salle de spectacle. Mon mari rentre et je lui raconte ce qui est en train de se passer à Paris. Alors, sans nouvelles de Marie, j’appelle une de ses amie : « Angevine, sais-tu où est Marie ? » Et j’entends sa réponse que je n’oublierai jamais. La voix d’Angevine est remplie de terreur et de pleurs, elle hurle au téléphone : « Au Bataclan, Marie est au Bataclan avec Justine ».