Une nuit, alors qu’elle avait treize ans, Mamie Pauline était sortie de la maison du bord de Seine. Elle était allée dans le jardin. Pieds nus. La lune était pleine et ronde, lumineuse comme jamais, fascinante, presque violente dans son intensité, sa présence, sa manière toute crue de s’imposer aux choses endormies. La lune tenait juste entre les deux grosses branches du grand saule. Pauline s’était assise entre les racines de l’arbre, des racines grosses comme des cuisses, et elle avait regardé la lune. Longtemps. À s’en faire pleurer les yeux. Elle s’était concentrée sur sa respiration, comme maintenant, avec l’impression de boire la lumière de la lune. De la respirer et de la boire. C’est cette nuit-là que Mamie Pauline avait fait le pacte avec la lune.
Description
Dans trois jours, Mamie Pauline a rendez-vous avec la lune.
À la lune, elle a décidé de rendre compte de sa vie.
Une vision particulière et lumineuse, un apprivoisement de la mort, un hymne à la liberté et au bonheur en dehors de toute moralité contraignante, un chemin de sagesse à transmettre, un hommage à la sensualité de la femme, même vieillissante, même mourante.